Ceux qui se sont permis de jeter des bouteilles et d’insulter Tarek Thabet, un monument sacré du football tunisien, doivent avoir honte. Ils n’ont pas leur place dans nos stades.
On sait bien que depuis la révolution de 2011, les choses se sont un peu brouillées, tout domaine confondu. La liberté d’expression arrachée d’un coup, associée à une nouvelle génération de parents qui ne transmettent plus (pas tous, mais une bonne partie d’entre eux) les fondamentaux de notre éducation qui se basait autrefois sur le respect des anciens, a fait que partout dans l’espace public, on assiste à du n’importe quoi. Dans la rue, les centres commerciaux et même les écoles, le respect manque terriblement et gravement. Dans les stades de football, c’est pire. On ne compte plus les noms d’oiseaux qu’on lance à tout bout de champ. Un déchaînement de pollution sonore et de violence verbale sans précédent qui envahit nos enceintes sportives. Avant-hier, encore, un monument sacré de notre football a fait les frais de ce déchaînement de violence. Après le coup de sifflet final du match EST-CAB, une frange de supporters, qui se disent appartenir à l’Espérance de Tunis, ont jeté des bouteilles d’eau sur Tarek Thabet et ont insulté sa défunte mère.
Schizophrénie et manque de culture footballistique…
Insulter les ascendants de l’adversaire ou de n’importe qui : voilà une attitude du Tunisien «schizophrène». bon nombre de nos citoyens qui manquent de tact et, de surcroît, mal éduqués, s’emportent et se mettent même dans un état second quand on insulte leur propre mère. Et ce sont les mêmes qui se mettent à insulter la mère de l’autre. Avant-hier, Tarek Thabet, cette légende vivante du football tunisien, a été donc victime d’un échantillon de ce «Tunisien schizophrène». Une attitude qui fait honte au public «sang et or» en premier lieu.
Ceux qui se sont attaqués à Tarek Thabet doivent manquer de vécu footballistique. Ils ne connaissent pas les prouesses de ce footballeur humble et respectueux.
Pour ces ignares, il est bon de savoir que Tarek Thabet a porté le maillot «sang et or» durant 15 ans, soit toute sa carrière de joueur professionnel. 15 longues années durant lesquelles il a raflé de nombreux titres : 9 fois champion de Tunisie, 3 coupes de Tunisie, champion arabe (1993), Coupe des clubs champions (1993), Supercoupe d’Afrique (1995), Coupe afro-asiatique (1995), Supercoupe arabe (1996), Coupe de la confédération (1997), Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe (1998) et finaliste de la Coupe d’Afrique des nations (1996). Rien que cela !
Bon nombre de ceux qui se permettent de critiquer Tarek Thabet n’étaient pas encore nés quand il avait remporté ces titres ! Un bon nombre de « chroniqueurs » en qualité d’ex-joueurs ou d’entraîneurs n’ont pas le dixième de carrière de Tarek Thabet pour le juger !